Contacté en janvier par Stéphane S., propriétaire d’un grand voilier basé à Port Leucate, qui me proposait une croisière d’une dizaine de jours en mars vers les Baléares, je lui ai répondu que j’étais intéressé. Il m’a alors demandé de lui verser immédiatement la moitié du prix du séjour et le reste à l’embarquement. J’ai donc réglé cet acompte et n’ai reçu aucun contrat ni reçu ni même programme en contrepartie. Après divers reports pour problèmes techniques (révision des voiles, pannes réfrigérateur puis congélateur) la croisière a été fixée du 12 au 22 mars.
Or, 6 jours avant le départ, S. a envoyé un mail aux trois équipiers disant que deux petits problèmes risquaient de retarder le départ : l’alternateur qui ne chargeait plus les batteries et la drisse de grand voile (un simple cordage commandé selon ses dires il y a 6 mois !) qui avait été livrée trop courte par l’artisan voilier qui ne rentrerait de vacances que le mardi 12. Il nous demandait si on préférait ne rien changer sachant que le bateau pourra être prêt ou pas le mardi matin ou bien retarder le départ. Retraité, j’ai répondu pour la 2ème solution ; mais, les deux autres équipiers, en activité et ayant programmé leur congé, ont choisi de ne rien changer.
Le mardi soir, après une journée de temps calme, la drisse n’était pas posée.
Le mercredi soir, j’ai contacté S. qui m’a dit que la drisse était prête mais qu’on irait plutôt en Corse car en allant vers les Baléares ont aurait du vent dans le nez, à l’aller comme au retour (dans 10 jours !). Je lui ai répondu que cela m’allait également. Puis, il ajouté que, comme le coup de vent devait baisser vendredi, que l’on pourrait partir en milieu de journée et que je devais venir absolument jeudi pour la présentation du bateau et le briefing de départ. On a convenu qu’il viendrait me chercher à la gare jeudi soir à 17h45.
Le jeudi, à mi-trajet, je lui ai téléphoné et, sans réponse, je lui ai laissé un message. A l’arrivée en gare, personne, et, après un moment d’attente, je l’ai rappelé et n’ai pu que lui laisser un second message. Après une nouvelle attente, il m’a rappelé pour me dire que son portable était en mode silence par erreur et qu’il venait me chercher (soit plus d’une demie-heure à patienter dehors en plein vent glacial….)
En allant au port, j’ai appris que la drisse n’était pas installée et qu’il fallait attendre que le vent baisse pour l’installer. Sur le bateau, j’ai fais la connaissance des deux autres équipiers (venant de Lyon et de Toulouse pour leur première croisière) qui patientaient depuis mardi. Dans le carré, j’ai trouvé le tableau électrique démonté avec des fils débranchés, le plancher central enlevé pour rechercher une voie d’eau (dont il m’avait déjà parlé en février..) à hauteur des boulons de quille et j’ai appris que la batterie de secours était à plat ; bref, que le bateau n’était pas en état d’appareiller. Puis, après un repas léger (riz simple et une pomme, mais ça ne me dérange pas), S. nous a montré ses cours de préparation au brevet de skipper, ce qui est toujours intéressant pour un passionné comme moi.